Une salle d’apaisement voit le jour au CISS de Mont-Joli, créé en mémoirpe d’Ariane Dubé, décédée sur l’autoroute 20

Salle d'apaisement –​​​​Photo courtoisie du CISSS du Bas-Saint-Laurent secteur Mitis

Les installations du CISSS du Bas-Saint-Laurent, secteur Mitis, bénéficient désormais d'une salle d'apaisement, rendues possibles grâce au soutien de la Fondation Santé Mitis, de la Fondation pour les personnes déficientes intellectuelles du Bas-Saint-Laurent, de la Fondation Santé Rimouski et du Fonds Arianne.

Créée en mémoire d'Arianne Dubé, éducatrice spécialisée décédée accidentelle sur l'autoroute 20, en novembre 2023 à Saint-Anaclet-de-Lessard, la salle d'apaisement du CISSS de Mont-Joli se veut un lieu unique de soutien aux personnes en détresse. Pensée comme un espace sécuritaire et encadré, elle offre un environnement calme où l'on peut reprendre son souffle, se détendre et se recentrer.

Les intervenants y découvrent un outil précieux pour désamorcer les crises avant qu'elles ne s'aggravent, éviter le recours à l'isolement forcé et favoriser un retour progressif à la routine ou à la société. Plus qu'une simple pièce, cette salle devient un levier thérapeutique, permettant d'accompagner véritablement la gestion des émotions intenses avec respect et bienveillance.

Joint par téléphone, le conjoint d'Ariane Dubé, Nicholas Lepage, ressent une vive émotion devant cet accomplissement.

« Le « Fonds d'Ariane » a été créé spécifiquement pour donner corps à ce projet. Éducatrice spécialisée en réalisation au CISSS du Bas‑Saint‑Laurent, Arianne attachait une grande importance à l'existence d'une salle d'apaisement et, avant son décès, elle poursuivait activement des démarches de financement pour en assurer la. Que cette salle soit la première concrétisation du Fonds lui confère une valeur hautement symbolique. »

Ariane Dubé - Photo courtoisie : https://www.cfbsl.com/avisdedeces/dube-arianne

Par ailleurs, Nicholas Lepage refuse que la mort d'Arianne soit réduite à une simple statistique et que rien ne soit entrepris par le gouvernement pour corriger la situation. Deux ans après le drame survenu sur l'autoroute 20, il dénonce toujours l'inaction du gouvernement du Québec, qu'il tient responsable de mettre des vies en danger en refusant l'élargissement recommandé par le coroner.

Dans son rapport de juin 2024, la coroner Monique Tremblay concluait qu'Arianne Dubé aurait vraisemblablement survécu si le site avait été mieux aménagé, notamment par l'ajout d'un terre-plein qui aurait pu prévenir la collision mortelle. Entre 2004 et 2021, le tronçon de l'autoroute 20 dépendant de Rimouski à Mont-Joli a recensé plus de 1144 accidents, dont 288 avec blessés, et 22 décès.

« S'ils n'agissent pas alors qu'il ya un décès suivi d'une recommandation du coroner, qu'est-ce que ça va prendre ? À ce rythme, ils n'agiront jamais. Est-ce qu'on est en train de mettre un prix sur la vie humaine ? »

Nicholas Lepage reproche à la députée caquiste de Rimouski, maintenant indépendante, Maïté Blanchette Vézina, de ne jamais l'avoir contacté, ni pour lui présenter ses condoléances ni pour expliquer la décision de son gouvernement de ne pas poursuivre l'élargissement du tronçon de l'autoroute 20 dépendant de Rimouski à Mont-Joli.

« Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, lui, à pris le temps de nous écouter et de nous soutenir, dans l'épreuve. Aussi, d'entendre nos recommandations quant à la dangerosité du tronçon de l'autoroute 20, entre Rimouski et Mont-Joli, alors que du côté de la Coalition Avenir Québec (CAQ), on s'est heurté à une fermeture complète. »

Le ministère des Transports n'a retenu pour l'instant que l'ajout de deux voies de dépassement, cependant, leur construction ne serait pas envisagée avant 2030 ; une solution jugée transitoire par plusieurs élus régionaux. Le segment de l'autoroute 20, dépendant de Rimouski à Mont-Joli, est reconnu pour sa dangerosité et suscite depuis longtemps des appels pressants à des améliorations. Pour plusieurs élus régionaux, cette mesure apparaît insuffisante : elle ne répond que partiellement aux enjeux de sécurité soulevés par les usagers et ne règle pas l'ensemble des problématiques de ce tronçon jugé accidentogène.