Affiche de l'organisme Autiste de l'Est-du-Québec (courtoisie)
Autisme de l’Est-du-Québec a exprimé ce jeudi sa profonde consternation face aux récentes déclarations publiques de Donald Trump, le président des États-Unis, selon lesquelles il existerait un lien causal entre l’usage de Tylenol (acétaminophène) pendant la grossesse et l’autisme chez l’enfant.
L'organisme québécois qualifie ces propos d'imprudents et non étayés scientifiquement en ce sens qu'ils véhiculent une forme de désinformation dangereuse pour les familles, les personnes autistes et la confiance envers les autorités de santé.
Dans un communiqué, Autisme de l’Est-du-Québec a dénoncé une «absence de consensus scientifique», «des risques de confusion, d’anxiété et de culpabilisation», « une inadéquation des autorités politiques pour statuer sur des sujets hautement spécialisés» et «une possibilité de détournement des débats sur l’autisme».
S'agissant de la première dénonciation, l'organisme de l'Est du Québec affirme que l'état actuel des connaissances scientifiques ne permet aucunement d’établir un lien causal clair entre l’usage de l’acétaminophène pendant la grossesse et l’autisme.
«Plusieurs études montrent des associations faibles ou non concluantes, et des analyses plus rigoureuses (notamment des comparaisons entre frères et sœurs) remettent souvent en cause ces associations. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a d’ailleurs qualifié les preuves de « incohérentes » ou « non concluantes » quant à un lien entre le paracétamol (forme équivalente) en grossesse et l’autisme.» soutien-t-il dans un communiqué publié ce 24 septembre.
Ensuite, il pense que des propos aussi catégoriques que les affirmations du Président Américain en conférence de presse, «peuvent engendrer de l’anxiété chez les femmes enceintes, pousser à refuser des traitements nécessaires pour soulager la fièvre ou la douleur (ce qui pourrait être plus dangereux pour le fœtus) ou amener une culpabilisation injustifiée chez les parents d’enfants autistes».
De même, la recherche en neurodéveloppement et en épidémiologie, en particulier dans le domaine de l’autisme, exige des méthodes rigoureuses, une évaluation par les pairs et un consensus scientifique. C'est pourquoi pour sa troisième dénonciation, Autisme de l’Est-du-Québec pense que «les affirmations venant d’acteurs politiques sans expertise reconnue dans le domaine relèvent davantage de la spéculation que du discours scientifique».
«En associant l’autisme à l’usage d’un médicament courant, on détourne l’attention des véritables enjeux liés à l’inclusion, aux services, à la recherche, aux interventions précoces et au soutien des personnes autistes et de leurs proches» a-t-il conclu au dernier point de sa dénonciation
Pour rappel, le président Trump affirmait lundi que les femmes enceintes ne devraient pas prendre d’acétaminophène, connu sous le nom de Tylenol, pendant leur grossesse et a directement appelé les mères à ne pas en donner à leurs enfants. Il a aussi affirmé que la Food and Drug Administration devrait avertir les médecins quant à l’utilisation d’acétaminophène du fait qu'ìl « pouvait être associée » à un risque accru d’autisme, mais il n’a pas justifié cette nouvelle recommandation.